J’avais l’intention d’aller à Paris pendant les vacances d’hiver, mais deux jours avant mon départ projeté, j’ai attrapé un gros rhume accompagné de la sinusite et d’un mal de gorge. Je ne suis presque pas sortie de mon lit pendant quatre jours, et même quand j’ai commencé à me sentir mieux, je n’avais toujours pas assez d’énergie pour aller à Paris. J’ai décidé alors de faire quelques petites excursions dans la région. Il y avait quelques lieux d’intérêt que je n’avais pas encore visités et qui n’étaient pas très loin de Tours.
Le château de Blois
L'aile François 1er du château de Blois
Le premier jour, je suis allée à Blois. J’avais toujours vu des photos de ce fameux escalier en forme de spirale, mais pour je ne sais quelle raison je n’y suis jamais allée. Malheureusement, une grande partie du château est en rénovation, et donc je n’ai pas vu les Appartements du Roi sous Henri III ; mais c’était quand même une visite impressionnante. Sans m’en rendre compte, j’avais choisi un itinéraire à thème : tous les châteaux que j’ai visités ont été partiellement détruits au cours de leur histoire.
L'aile Louis XII et la salle des États
Le château de Blois se compose aujourd’hui de quatre parties distinctes : les restes du château médiéval, l’aile Louis XII, l’aile François 1er, et l’aile Gaston d’Orléans. Du château médiéval il ne reste aujourd’hui que la salle des États et la tour du Foix, construites au XIIIe siècle. La salle des États est la plus ancienne salle civile gothique de France. (Le décor peint date du XIXe siècle.) L’aile Louis XII, construite entre 1498 et 1503, est un mélange de styles : elle est pour la plupart de style gothique flamboyant, mais certains éléments anticipent la première Renaissance française. C’est devant l’aile François 1er que se trouve le célèbre escalier octogonal. Cette aile date de 1515 à 1520 ; elle n’est donc pas beaucoup plus vieille que l’aile Louis XII, mais elle est quand même beaucoup plus marquée par le style de la Renaissance.
L'aile Gaston d'Orléans
Enfin l’aile Gaston d’Orléans date du XVIIe siècle (1635-1638). Gaston d’Orléans était le frère de Louis XIII, dont il était l’héritier pendant 28 ans. Mais un dauphin naquit en 1638, et tout d’un coup Gaston d’Orléans se trouva sans fonds ; la construction de cette aile du château fut très soudainement arrêtée en cette même année. Heureusement pour nous qu’il se trouva ainsi sans le sou ! Pour construire son aile, Gaston d’Orléans démolissait petit à petit l’aile François 1er ; s’il ne s’était pas arrêté, il n’en resterait probablement rien aujourd’hui. Blois doit son existence actuelle au fait d’avoir été une caserne pendant les guerres napoléoniennes ; sinon, il aurait été entièrement détruit.
Le cabinet de la reine, avec ses 237 panneaux sculptés qui datent du 16e siècle, est le seul cabinet royale de cette époque qui existe encore en France aujourd'hui.
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Le château d’Amboise
Le château d'Amboise
Le prochain jour, je suis allée au château d’Amboise. Amboise est une très vieille ville ; on dit que c’était la ville principale de la tribu gauloise des Turones. Les fortifications d’Amboise furent progressivement édifiées au cours de plusieurs siècles. En 1431, Charles VII s’appropria le château, qui resterait un château royal jusqu’à la Révolution, après laquelle il fut en grande partie détruit.
Le plan du château d'Amboise au XVIe siècle; ce qui reste aujourd'hui est dessiné en noir
Il ne reste aujourd’hui que deux grandes tours, deux ailes des logis royaux, et la chapelle royale. Les deux ailes du logis marquent la transition entre le style gothique flamboyant (l’aile Charles VIII) et celui de la Renaissance (l’aile François 1er), tout comme on a déjà vu à Blois. La chapelle royale (qu’on appelle parfois la chapelle saint-Hubert bien qu’il ne soit pas en vérité dédié à celui-là) est elle aussi de style gothique flamboyant ; c’est ici que se trouve la sépulture de Léonard de Vinci, mort à Amboise le 2 mai 1519.
La chapelle royale
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La forteresse royale de Chinon
Les logis royaux du château de Chinon
Finalement, je suis allée à la forteresse royale de Chinon, un château beaucoup plus vieux que ceux de Blois et d’Amboise. On y trouve des traces de l’habitation qui remontent à l’an mil. La forteresse fut construite par le comte de Blois Thibaud le Tricheur en 954, mais elle fut bientôt prise par les comtes d’Anjou. Geoffroy V Le Bel d’Anjou prit le nom de « Plantagenêt » vers 1140, et son fils, Henri II Plantagenêt, devint roi d’Angleterre en 1154. Grâce à son mariage avec Aliénor d’Aquitaine, il régna sur de vastes territoires français, dont il fit de Chinon la capitale. Ses fils, Richard Cœur-de-Lion et Jean Sans Terre, se servaient également de la forteresse avant qu’elle ne fût prise par le roi de France, Philippe-Auguste. Plus tard, en 1429, Chinon fut la scène de la rencontre entre Jeanne d’Arc et Charles VII – d’où le nom de la grande salle : la salle de la Reconnaissance.
Les tours de la forteresse de Chinon
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En fin de compte, bien que je ne sois pas heureuse d’être tombée malade, j’ai beaucoup aimé mes petites excursions en Val de Loire.