Pour être honnête, ma vie sociale en France n’est pas vraiment intéressante – ce qui n’a rien d’étonnant, car ma vie sociale aux États-Unis ne l’est pas non plus. Ma seule expérience vraiment sociale en France, c’est la chorale Elanaveva dont j’ai déjà parlé un peu dans mon introduction. J’adore cette chorale, et j’adore également les gens que j’y ai rencontrés. Ils m’ont accueilli très chaleureusement et m’ont encouragé à parler et à participer, même dans les tous premiers jours quand j’étais si timide que je n’osais guère parler. On m’a toujours dit que les français sont très difficiles à connaître, mais en fait je les ai trouvés beaucoup plus gentils et compatissants que je n’aurais pensé. Ils font un effort pour mieux me connaître et pour me faire découvrir leur culture autant que possible. Quand j’ai dit aux autres sopranos que j’allais rester à Tours pendant les vacances de Noël, deux d’entre eux m’ont invité de passer le jour de Noël avec leur famille, et une autre m’a invité chez elle pour le jour de l’an. Quand je vivais en Angleterre et que je chantais dans une chorale, je me sentais beaucoup moins à l’aise même après six mois avec eux, alors que je ne suis en France que depuis septembre et je dirais maintenant que certains dans cette chorale française sont mes amis.
Le jardin de l'ornement au château de Villandry
Les jardins du château de la Chatonnière
Quant à ma vie culturelle, cela dépend du travail académique que j’ai à faire à un moment donné. Au début du premier semestre, quand je n’avais pas encore beaucoup de devoirs, je suis allée visiter quelques châteaux et voir d’autres endroits intéressants dans la région tourangelle. J’ai bien aimé les jardins de Villandry et de la Chatonnière ; ils sont très beaux, bien sûr, et je vais absolument les revoir au printemps (le mois d’octobre n’est pas le mois des jardins), mais il était également très intéressant de voir les liens entre les jardins et la pensée de l’époque dans laquelle ils étaient conçus. Le jardin de Villandry, par exemple, s’apparente aux idées de la Renaissance en ce qu’il est très délibérément planifié ; il démontre la maîtrise de l’homme sur la nature. En revanche, le jardin de la Chatonnière, un jardin à l’anglaise, exprime plutôt les sentiments du romantisme et sa valorisation de la « vraie nature ». Je suis allée aussi à quelques châteaux dans la région, et je les ai beaucoup aimés aussi ; mais il faut dire que j’ai plus appris à travers les jardins qu’à travers les châteaux.
La cathédrale St. Gatien de Tours
À part ces petites excursions, j’ai fait un tour de Tours aussi. J’habite presque dans le quartier de la cathédrale St. Gatien, qui se trouve dans mon chemin quand je vais à la fac de musique, et souvent quand je suis un peu en avance je passe quelques minutes à l’intérieur de l’église. Il y a une pancarte qui explique l’histoire de la cathédrale, et il me plaît beaucoup de retracer sa construction d’un bout à l’autre ; on passe des siècles en une dizaine de minutes. Quand il faisait moins froid, j’aimais passer des heures dans le coin de la Place Plumereau et de la ville médiévale ; mais maintenant qu’il est moins agréable de passer des heures à l’extérieur, je préfère plutôt trouver des choses à faire à l’intérieur. Je suis allée donc au musée du Compagnonnage, où sont présenté des chefs-œuvres des Compagnons du tour de France au 19e siècle, et au château de Tours (dont j’ai déjà parlé dans mon article de blog « Photographies à l’œuvre »). Je n’ai donc rien fait de spécial jusqu’ici, mais j’ai beaucoup aimé ma douce découverte de la ville de Tours.
Des maisons médiévales de la Place Plumereau