Les études universitaires en France

J’ai déjà parlé un peu des différences générales entre les systèmes universitaires en France et aux États-Unis, mais je récapitulerai un peu. En gros, la licence est plus pointue que notre bachelor’s degree ; les étudiants français ne suivent pas beaucoup de cours facultatifs (ce que nous appelons des « electives »), et le système de « general education credits » n’existe pas vraiment en France. En général, la plupart des étudiants suivent un cours par semestre (mais cela dépend du programme et de l’université) en dehors de leurs études principales. Par exemple, ce semestre j’ai suivi un cours qui s’appelle « La Renaissance en Val de Loire » et qui est ce qu’on appelle une « unité d’enseignement libre » (ou « UE libre »). Nous étudions tous des matières différentes – il y a des étudiants en chimie, en biologie, en droit, et en lettres (comme moi), parmi d’autres. Mais au cours de la licence on ne suit que 4 ou 5 de ces UE libres en général ; on passe beaucoup plus de temps à étudier sa spécialisation en France.

J’ai dit « en France », mais il faut noter que, grâce au processus de Bologne, les systèmes universitaires en Europe appartiennent de plus en plus au même cadre. Cela simplifie la comparaison des différents programmes d’études en Europe en ce qu’ils utilisent tous le même système de crédit qui s’appelle l’ECTS (European Credits Transfer System). En France, une licence de trois ans comprend 180 crédits (60 crédits par an). Pour chaque crédit, un étudiant est supposé faire 25 à 30 heures de travail ; ce qui ne veut pas dire qu’il a 25-30 heures de cours pour chaque crédit ! Par exemple, mon cours d’histoire du français vaut 2 crédits et on a 1.5 heures de cours par semaine (donc 18 heures par semestre). Mais on est censé faire au moins 30-40 heures de travail en dehors du cours (25 * 2 = 50 ; 50 – 18 = 32).

Comme je suis étudiante étrangère et que je n’aie pas de filière précise à l’université, j’ai le droit de choisir n’importe quels cours (étant donné qu’ils satisfont les exigences de Bowling Green, bien entendu), et donc l’étroitesse des programmes d’études ne me touche pas trop. Il y a bien sûr des avantages, surtout le fait que les études de licence sont souvent beaucoup plus approfondies que celle de notre bachelor’s degree. Mais il y a aussi des inconvénients. Je trouve que les « gen eds » ont la possibilité de nous ouvrir l’esprit en nous forçant de considérer d’autres démarches que les nôtres.

Il y a bien d’autres différences entre ces deux systèmes universitaires. Le système de notation est très différent, bien sûr. En France, on note sur 20 (et non pas sur 100 comme il est souvent le cas aux États-Unis), et les notes de 20 sont très, très rares. Généralement, une note de 10 sur 20 suffit pour valider un semestre (c’est-à-dire qu’il faut avoir des notes d’au moins 10 sur 20 pour obtenir les crédits ECTS des cours). Les notes entre 13 et 16 sont assez bien, et les notes supérieures à 16 sont très bien. Il n’est pas rare que les étudiants obtiennent des notes inférieures à 10 ; dans mon cours de littérature française, par exemple, quelques groupes qui ont fait des présentations orales ont obtenu des notes de 6, 7, ou 8. Mais on a souvent l’opportunité de passer des examens de rattrapage si l’on rate sérieusement ses examens. D’après mon expérience, la seule vraie différence entre les notes des étudiants français et celles des étudiants étrangers, c’est qu’on nous excuse souvent des fautes d’orthographe et de grammaire ; mais cela dépend du prof et du cours, bien sûr.

Je ne trouve pas qu’un des deux systèmes soit supérieur à l’autre. Il y a des avantages et des inconvénients de chaque côté. J’aime bien que les études en France soient aussi approfondies, et j’aime aussi qu’on n’ait pas autant de problèmes de surnotation. Mais en même temps, je crois que les cours de « gen ed » m’ont beaucoup apporté.

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4 Responses to Les études universitaires en France

  1. Whitney 3570 says:

    Merci beaucoup pour votre explication en profondeur des différences entre les universitaires en France et aux États-Unis ! J’ai toujours du mal à mettre en lumière les différences aux gens qui ne connaissent pas l’éducation française. Mais j’ai une question à propos de l’ECTS. Est-ce que vous savez si les crédits gagné aux États-Unis sont transférable aux universités en France ?

  2. Gwyneth says:

    Whitney — Les États-Unis ne sont pas un pays signataire du processus de Bologne, et donc il faudrait faire évaluer tes crédits américains par l’université française à laquelle tu souhaites t’inscrire. J’imagine que ce processus peut varier selon l’université.

  3. Dominique Boykin says:

    Tu as de la chance être en France ou tu ne suive pas des « électives ». Personnellement, je pense que ils (des électives) soient stupides.

  4. mourad 3570 says:

    Système d’éducation français
    Le système d’éducation français, est suivi a la lettre aux pays francophones. Personnellement, j’ai connu quelques difficultés a comprendre le système Américain : en Tunisie, où j’ai suivi toute mes études primaires et même universitaires, le système trimestre et le système de certifies est tout à fait diffèrent de ce que je viens de découvrir ici a BGSU. Les unités de mesures, le kilomètre et les centimètres au lieu des « miles » et « inches » m’ont causées une confusion. Le système d’éducation français est une culture pédagogique unique ; mais il ne faut pas paniquer. On peut s’adapter au cours français. C’est à force de forger qu’on devient forgeron. Aussi comme le pédagogue Français Alain disait : « Il n’y a pas de génie, il y’ a dix lignes par jour. ». Cela veut dire, si on étudie sérieusement on peut réussir. Bonne chance à tous.

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